Lévénement parisien, qui se tient au Palais Brongniart est devenu une institution. Petites et grandes ceuvres y sont proposées 4 la vente pour quelques milliers d’euros et jusqu’a un peu plus d’un million.
Le Salon du dessin est au dessin ce que la Tefaf de Maastricht est 4 la peinture: un lieu d’excellence, un rendez-vous international incontournable de la discipline. II s'agit cependant d'une plateforme de découvertes de taille modeste: elle ne compte que 39 exposants. Cette année, la manifestation se déroule au Palais Brongniart, du 20 au 25 mars et attire, comme a son habitude, une centaine de conservateurs du monde entier. A titre d’exemple, ils ne sont pas moins de cing du Metropolitan Museum of Art de New York, a faire spécialement le voyage.
Les amoureux delhistoire delart vont, par exemple, s'arréter sur le stand du Frangais Eric Coatalem qui présente un pastel de Mary Cassatt, réalisé vers 1906. Cassatt est au centre de l'actualité pour d’abord raisons. D'abord parce quelle fait partie des rares peintres femmes impressionnistes et parce que Ion féte cette année les cent cinquante ans du mouvement qui a bouleversé la peinture, ouvrantla voiea la modernité. Ensuite parce qu'au mois de mai, l’influent musée de Philadelphie consacre un grand show a cette femme qui assura la promotion de ces amis outre-Atlantique.
L'œuvre, dans un remarquable état de conservation, représente un petit garcon richement vétu, au regard trés doux. Elle a été adjugée le 21 avril 2022 pour 320.000 euros chez le commissaire-priseur de Neuilly-sur-Seine Aguttes. Eric Coatalem en demande désormais un million d’euros, ce qui en fait un
des prix les plus élevés du Salon. « Les derniéres ventes aux enchéres aux Etats-Unis ont fait monter les prix jusqu’a deux ou trois millions d’euros pour des ceuvres comparables. Je suis en dessous des cotes du marché anglo-saxon », observe le marchand.
Un personnage arachnéen de Miró
Au sommet des propositions du Salon, juste un peu plus cher, la galerie 1900-2000 propose une grande composition polychrome de la pleine période surréaliste a Paris, de l’Espagnol Joan Miró, a vendre pour 1,2 million deuros. Les bonnes ceuvres anciennes de Miro sontrarissimes. Le marchand new-yorkais Joan Robledo-Palop, fondateur de la galerie Zeit a fait spécialement le voyage pour I’occasion. Il montre, entre autres, une encre noire sur papier de Miró datée de 1936. Elle est marquée d'un geste radical: un personnage arachnéen en mouvement qui cherche a toucher une forme organique.